30 Mai

Comment la pédagogie peut sauver le monde !

Laissez-moi vous prouver le contraire. Ou comment la pédagogie peut être utilisée comme une arme pour changer le monde.

Dans le système éducatif de l’Allemagne Nazi les enfants n’apprennent pas à penser mais à être. Hitler nous donne ici sa vision de l’éducation : “il y apprendra à se taire et à accepter les réprimandes même injustifiées”. Beau programme. Sous Franco, on éduque des jeunes mères et non des écolières. Et on pourrait multiplier les exemples avec le régime cubain des années Castro, celui de l’URSS ou de la Chine maoïste. 

Le point commun entre ces régimes ? Ils utilisent bon an mal an la même méthode pédagogique ! L’endoctrinement par le discours unique, la sur valorisation des comportements jugés bons, l’humiliation et la sortie du collectif pour celles et ceux qui osent adopter un discours ou des comportements différents. Ce qui est horrible, c’est que ces méthodes ont prouvé leur efficacité.

Alors oui, la pédagogie peut – ici pour le pire – changer le monde. 

Fort heureusement, vous n’êtes pas un dictateur (enfin j’espère^^). Aujourd’hui, c’est une éducation émancipatrice qui domine. Si chaque année nous avons droit à une polémique sur les programmes scolaires français, nous ne pouvons douter décemment de l’objet premier de notre école : former des citoyens et citoyennes libres. Oui mais voilà, le résultat est souvent… décevant. Un niveau scolaire jugé en baisse, une défiance vis-à-vis de l’école, la culture des notes et de la punition… bref, si l’objet est bon, les méthodes doivent être améliorées si l’on veut former des citoyens éclairés et joyeux ! Il n’y a qu’à voir l’essor exponentiel des écoles aux pédagogies actives (Montessori, Freinet, Steiner Waldorf, etc.) pour comprendre qu’un mouvement pour une pédagogie alternative est en marche. Ces méthodes ne sont pas parfaites, mais elles ont le mérite d’aller dans le bon sens, celui du développement d’une conscience critique et d’une liberté de penser.

L’andragogie au service d’adultes acteurs

On comprend bien l’impact de la pédagogie sur nos plus jeunes. Qu’en est-il pour nous les adultes ? 

Je peux vous le dire droit dans les yeux : oui vous exercez un métier FORMIDABLE, oui vous avez la possibilité d’influencer le cours des choses !

Toujours pas convaincu ? 

Il faut ici partir du but de la formation pour adultes. Il ne s’agit pas / plus de former des libres penseurs, mais bien d’impacter les actions des apprenants. Comprendre : suis-je plus apte à agir après une formation ? Il faut se le dire, souvent la réponse est un timide oui. Trop timide. La raison ? Une pédagogie visiblement majoritairement passive, avec beaucoup de savoir, un peu de pratique, mais pas de passage à l’action. Ainsi, que va-t-il rester ?

Comment VOUS pouvez sauver le monde !

Passons ici en revue quelques ingrédients nécessaires à la mise en place d’une pédagogie pour adulte (la fameuse andragogie) qui favorise l’action et le changement. Recette non exhaustive d’une formation qui change (un peu) le monde.

Ingrédient 1 : maitriser le marketing

Ici, on ne parle pas encore de la formation ! Mais à quoi bon avoir la meilleure formation si personne ne la connaît et – pire – si personne n’a envie de la suivre ? Alors enfilez votre costume de publicitaire et faites du bruit ! En la matière Switch Collective est une référence. Site internet ludique et efficace, SEO au top, marketing maîtrisé et en parfait accord avec leur cible de citadins CSP+. Allez voir, ça donne envie ! Et ça marche, puisque ce sont les leaders sur le marché du “bilan de compétences réinventés”. Et, pour le coup, ils ont changé la vie de milliers de personnes.

Ingrédient 2 : donner du sens

Passons maintenant à la motivation et à la réassurance. Donner du sens pour donner envie, c’est tout l’enjeu ! Expliquer le pourquoi et le pour quoi est fondamental. Si vous voulez embarquer, il faut partir des motivations intrinsèques de vos Persona (votre cible, vos apprenants). Que souhaitent-ils avoir et pouvoir réaliser avec la formation ? Il vous faut parler d’une cause à laquelle adhèrent vos apprenants. La meilleure des solutions est d’utiliser la simplissime formule Problème > Solution. A quel problème répond votre formation ? 

Ingrédient 3 : scénariser l’apprentissage

Une formation, c’est un parcours pédagogique. Avec un départ, des péripéties, et une arrivée. A l’instar d’une série Netflix, vous pouvez concevoir chaque temps pédagogique (qu’il soit en présentiel, en distanciel, individuel ou collectif) comme un épisode. Et que se passe-t-il à la fin de chaque épisode ? du suspense, une intrigue, pour donner envie de regarder l’épisode suivant ! Et au début d’un épisode ? On rappelle les fondamentaux ! Enfilez votre cap d’ingénieur pédagogique, et faites parler le Spielberg qui sommeille en vous !

Ingrédient 4 : impliquer les apprenants

Enfin, votre formation commence, vous êtes prêt à changer le monde ! Il vous faut ici adapter votre posture : ce n’est pas le formateur qui est au centre, mais l’apprenant ! A l’image de l’eduScrum (méthode d’apprentissage néerlandaise inspirée des méthodes agiles de développement d’application informatique), vous êtes un facilitateur de la transmission des compétences. C’est bien l’apprenant qui, par des ateliers individuels et collectifs, comprend, apprend, agit ! La meilleure méthode d’implication ? Faire de vos apprenants des formateurs et miser sur la ludopédagogie !

Ingrédient 5 : valoriser les réalisations

Que votre formation soit certifiante ou non, la fin de la formation est souvent synonyme de questionnaire de satisfaction et/ou d’examen. Ne trouvez-vous pas cela trop scolaire ? Quid de l’avenir et de l’impact de la formation ? Si j’ai réussi le quiz ou l’oral de fin, est-ce que ça veut dire que j’ai validé les compétences ? Là encore, trop souvent il s’agit plus de répondre à des obligations administratives que d’utiliser ce moment comme un levier du changement. Je vous propose ici d’utiliser comme validation une réalisation concrète et mesurable et d’inciter l’apprenant à s’engager via une road map précisant ses actions à venir. L’important ce n’est pas ce que vous avez appris, mais les actions qui découlent de votre compréhension des apprentissages. Ces actions existent-elles ? Sont-elles en adéquation avec les objectifs initiaux ? Valoriser le faire plutôt que le savoir-faire !

Maintenant, vous savez. Vous savez que la pédagogie est une arme redoutable pour changer le monde, ou à défaut un groupe d’apprenants. Concevoir de telles formations, mettre en place ce type de pédagogie, demande un temps et un investissement certain. Mais Rome ne s’est pas faite en un jour ! Maintenant que vous savez, vous pouvez le faire. Oserai-je dire… vous devez ?

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